Une équipe de recherche américaine a mené une enquête nationale sur les fermes agrotouristiques. L’enquête en ligne s’est déroulée de novembre 2019 à février 2020. L’échantillon se compose de quelque 1834 répondants répartis dans les 50 États, avec une concentration de sondés en provenance du Vermont, de l’Oregon, du Tennessee et de la Californie. Ce sont majoritairement des femmes (58 %) âgées de 55 ans en moyenne qui ont répondu au sondage. Près des trois quarts possèdent un diplôme universitaire. Étant donné que l’enquête a été menée à l’hiver 2019-2020, les réponses reflètent l’état de l’agrotourisme aux États-Unis avant la pandémie de COVID-19.
Portrait des entreprises
Superficie
La plupart des fermes des répondants se situent de 15 à 65 kilomètres environ de la ville de 50 000 habitants la plus proche. Leur superficie agricole s’étend jusqu’à 18 000 hectares avec une moyenne de 150 hectares. Un tiers des fermes couvre de 4 à 20 hectares et un cinquième d’entre elles englobent 90 % de la superficie agricole totale ; les 3 % des exploitations les plus importantes détiennent 61 % de la superficie totale des fermes.
Revenus
Plus de 25 % des répondants n’ont réalisé aucun profit en lien avec leur activité agrotouristique ou exploitaient des entreprises d’agrotourisme à perte en 2018. Quelque 14 % ont généré des bénéfices allant de 10 000 $ à 24 999 $ et un autre 14 %, de 25 000 $ à 99 999 $ grâce à l’agrotourisme.
Exploitation
Près de la moitié des fermes (47 %) exploitent la filière de l’agrotourisme depuis moins de dix ans, dont le quart depuis moins de cinq ans. En 2018, 25 % des fermes ont accueilli 50 visiteurs et moins et environ la même proportion (24 %) a reçu de 201 à 1000 personnes. Plus du tiers des entreprises (35 %) sont ouvertes plus de huit mois par année (339 jours en moyenne) ; le quart, de 101 à 250 jours (177 jours en moyenne).
Types de produits
La majorité des répondants (62 %) classe ses activités dans la catégorie des récoltes (légumes, fruits et serre/pépinière/floriculture). Quatre fermes sur dix ont mentionné les produits à valeur ajoutée (produits cuisinés) et la même proportion détiennent des animaux et des produits liés aux animaux (voir l’image ci-dessous). Dans les « autres produits », on trouve généralement le vin et les produits de l’érable.

Types d’expériences
Les exploitations agricoles ont été interrogées sur les types d’expériences agrotouristiques qu’elles proposent au public dans leurs fermes. La vente directe de produits agricoles (77 %), l’éducation (55 %) et les événements/divertissements (48 %) figurent parmi les principales catégories.
Voici les informations plus détaillées pour chaque type d’expérience :
- La vente directe de produits agricoles comprend :
- Le kiosque ou magasin à la ferme (70 %) ;
- L’autocueillette (35 %).
- Les expériences éducatives incluent :
- Les tours (79 %) ;
- Les visites d’étudiants (60 %) ;
- Les dégustations (40 %).
- Les événements/divertissements :
- Les activités pour enfants (43 %) ;
- Les dîners à la ferme et repas (41 %) ;
- Les festivals (40 %) ;
- Les mariages (35 %).
Motivations et objectifs
Les chercheurs ont demandé aux répondants de classer l’importance de certaines motivations et objectifs spécifiques liés au développement de leurs activités d’agrotourisme sur une échelle allant de « pas du tout important » à « très important ». Plus de 90 % des sondés estiment que l’augmentation des revenus de la ferme/ranch constitue un facteur majeur ou très important (voir le tableau ci-dessous).

On leur a ensuite demandé dans quelle mesure ils avaient réussi à atteindre leurs objectifs, sur une échelle allant de « très peu réussi » à « très réussi ». En général, les répondants estimaient avoir atteint tous les buts énumérés. Toutefois, les niveaux relatifs de succès obtenu dans la réalisation de divers objectifs ne reflétaient pas l’importance qu’ils leur accordaient. Le plus grand succès étant celui de la sensibilisation du public à l’agriculture et du plaisir des interactions sociales alors que leur objectif principal vise à accroître les revenus.
Plans pour les cinq prochaines années
Comme l’enquête a été menée juste avant la pandémie, les plans des agriculteurs peuvent changer en fonction de leurs expériences pendant la crise. Avant la COVID-19, plus de 70 % des fermes avaient l’intention de développer davantage l’agrotourisme et les ventes directes. Près de 60 % prévoyaient d’ajouter une infrastructure physique et 40 % envisageaient d’augmenter le personnel. Seuls 6 % pensent réduire ou fermer leurs activités d’agrotourisme ou de vente directe.
Les défis liés à l’agrotourisme, les facteurs de succès et les types d’aide
Les défis liés à l’agrotourisme ont été présentés sous la forme d’une échelle : « Pas du tout difficile », « Un peu difficile » et « Très difficile ». La gestion du temps, le travail à réaliser, la commercialisation, la gestion des flux de trésorerie et la disponibilité du capital d’exploitation constituent les principaux défis des agriculteurs/éleveurs.
Quant aux types de soutien qui ont contribué à accroître le succès de leur exploitation agrotouristique, les ventes directes à la ferme, le marketing et la gestion des réseaux sociaux récoltent les honneurs.
Enfin, on a demandé aux répondants de classer les caractéristiques utiles aux agriculteurs sur une échelle de cinq points allant de « Très peu utile » à « Très utile ». Les compétences entrepreneuriales (86 %), la participation de la famille (83 %) et l’appui de la communauté locale (75 %) apparaissent comme les plus utiles (voir le graphique).

Source : Chase Lisa, Weiwei Wang et coll. « Agritourism and On-Farm Direct Sales Survey: Results for the U.S. », uvm.edu, 20 janvier 2021.
©Photo à la Une: Unsplash – Dan Myers
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