Il est tout chaud. Il vient juste de paraître, à la fin mars, aux Éditions Cardinal. Le magnifique et généreux livre L’Érable et la perdrix est signé par Élisabeth Cardin (restauratrice co-propriétaire du restaurant Manitoba à Montréal) et Michel Lambert (historien spécialisé sur la cuisine familiale québécoise) raconte l’histoire de la rencontre entre la nature et la culture.
À travers 20 aliments (du bleuet à l’anguille, du chou à la perdrix, de l’érable à la courge…), ce ne sont pas moins de 14 000 ans d’identité culinaire québécoise qui nous sont racontés, en histoires, en informations, en poésie, et en recettes aussi (créées par le chef Simon Mathys, anciennement au Manitoba, aujourd’hui au Mastard, à Montréal). Question de s’en nourrir dans tous les sens du terme : le corps, mais aussi l’âme et l’esprit.
Il s’agit d’un « livre synthèse de notre cuisine en même temps qu’un guide pour la cuisine québécoise de demain », indique Michel Lambert dans ses mots introductifs. L’ouvrage n’est donc pas présenté uniquement comme un regard vers le passé, mais surtout avec cette idée voulant que connaître d’où on vient permet de mieux comprendre et voir où on s’en va.
L’Érable et la perdrix est une inspirante façon de (re)découvrir doucement, au fil des pages ponctuées de magnifiques photos, notre culture culinaire, intimement liée à la nature et à notre territoire. J’apprécie beaucoup la réflexion, partagée par Élisabeth Cardin au début de l’ouvrage, où elle affirme que « notre identité culinaire ne pourra véritablement exister que lorsque nous développerons la fierté de nos saisons et l’envie de nous alimenter de manière à laisser notre bout de planète dans un meilleur état que celui dans lequel nous l’avons trouvé. »
Le livre est généreux (400 pages), important, à savourer doucement, sentimentalement. La culture culinaire y est comparée à un arbre vivant : elle a des racines, un tronc principal et plein de nouvelles pousses. Si chacune de vos fermes et entreprises gourmandes sont en quelque sorte une nouvelle pousse qui enrichit la culture culinaire à sa manière, il est certainement intéressant de connaître à quel tronc on s’attache et quelles sont les racines qui nous unissent et nous nourrissent. Je suis convaincue, comme Élisabeth Cardin, que « la nourriture est la route la plus directe vers une relation d’amour avec la nature ». À lire!
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©Photo à la Une: Julie Aubé
Chroniqueuse, formatrice, conférencière et auteure, la nutritionniste gourmande Julie Aubé a pour mission de créer du lien entre les mangeurs et les gens passionnés et passionnants qui produisent les aliments. Elle écrit sur son site JulieAube.com et collabore à différents médias, dont le blogue de Terroir et Saveurs depuis 6 ans. En 2016, elle publie le livre Prenez le champ! et depuis 2017, elle orchestre les Événements Prenez le champ!. De par son expérience sur le terrain, elle est témoin de plusieurs bons coups et vous les partage.