Chaque automne, on « va aux pommes » en famille ou entre amis. Bien qu’il soit plus rare qu’on emploie l’expression « aller aux poires », de nombreux vergers diversifiés offrent ce fruit tendre, juteux et parfumé à souhait. Voici un article pour, savoureusement, tomber dans les poires.
Survol des variétés
Si on connaît plusieurs variétés de pommes, on est généralement un peu moins familiers avec les différentes variétés de poires de chez nous. Des plus hâtives aux plus tardives (bien que chaque saison soit unique et qu’il puisse y avoir des différences régionales), il y a la Summercrisp, une poire sucrée à chair croquante qui se conserve bien. La Savignac est aussi plutôt hâtive, tout comme la Clapp’s à la chair juteuse et sucrée, qui passe du vert au jaune à maturité. La Bartlett est bien connue puisqu’on trouve sa version importée pratiquement toute l’année au supermarché, mais elle pousse également dans nos vergers québécois. Une des poires très répandue ici est la Beauté flamande, une poire à chair ferme et juteuse qui se conserve assez longtemps. Sa forme est un peu plus arrondie et sa peau se constelle de taches rougeâtres à maturité. Plus tardivement vient la Patten, une poire à la chair parfumée à souhait, qui se conserve bien.
Il y en a plusieurs autres que vous pourriez rencontrer au fil de vos visites de vergers : Giffard, Comice, Sainte-Sophie, Harovin, Conférence, Anjou, Luscious, Bosc, Williams, etc. Il y a un réel univers de textures, de formes, de couleurs et de parfums à découvrir quand on tombe dans les poires!
Saviez-vous que… La poire appartient à la famille des Rosacées, comme la fraise et la pomme?
Conseils de conservation
Pour une dégustation optimale, plusieurs poires gagnent à être cueillies avant d’avoir atteint leur pleine maturité, puis à être laissées à mûrir quelque temps (dans un endroit idéalement frais et sombre) avant d’être croquées à pleines dents.
Astuce. Lorsqu’elle est mûre, la poire est fragile. Il est préférable d’éviter de les entasser : mieux vaut les étaler que les empiler.
Pour conserver de manière optimale les variétés ayant la capacité de se garder plus longtemps, on les place rapidement au réfrigérateur et on en sort quelques-unes à la fois pour les laisser finir de mûrir au rythme de notre consommation. Tout dépend des variétés : certaines se conservent seulement quelques jours alors que d’autres pourront rester bonnes plusieurs semaines : informez-vous auprès du producteur où vous faites votre cueillette ou vos emplettes.
Dans tous les cas, en suivant les récoltes des différentes variétés, les poires du Québec vont nous accompagner durant tout l’automne, parfois même aux Fêtes ou en janvier (selon les variétés et les solutions de réfrigération des producteurs). Après cela, bon an mal an, les poires locales quittent les étals et laissent place à leurs cousines importées. Si, dans notre cuisine, on souhaite continuer de se régaler de poires d’ici, il nous reste une carte à jouer : la conservation maison!
Voici quelques pistes que j’aime beaucoup suivre, d’une saison à l’autre, pour faire provision de poires d’ici :
- La compote. Pure poire ou composée d’un mélange de fruits d’automne, la compote est super simple à congeler ou à mettre en conserve (pour les garder à température ambiante, dans le cas où l’espace congélation est compté). Même chose pour la confiture de poires, qu’on peut congeler ou mettre en conserve).
- Les poires en pots : parlant de mise en conserve, j’aime aussi mettre des demi-poires en conserve dans un sirop léger au miel ou à l’érable. (Ma recette est dans Mangez local tome 1). Ces pots bien « cannés » se gardent à la température ambiante, et font d’excellents desserts d’hiver dans un yogourt ou sur un petit gâteau.
- Les croustades : ce dessert souvent cuisiné aux pommes est tout simplement exquis en version poire. On double ses recettes : une pour le soir même et une autre qu’on peut congeler, entière ou en portions prêtes à emporter dans nos lunchs par exemple. Même principe pour les tartes aux poires : tant qu’à en préparer, il est tout indiqué de doubler sa recette et d’en avoir une en banque pour plus tard!
- Poires séchées : si vous avez un déshydrateur, il est possible de faire des tranches fines de poires et de les faire sécher jusqu’à ce qu’elles aient perdu leur humidité. On les garde ensuite dans des plats hermétiques.
La poire au menu, même côté salé!
La poire est un fruit qui se décline délicieusement bien dans notre cuisine côté salé. En plus d’être un accompagnement idéal des plateaux de fromages et de charcuteries, vous aimerez la déguster en vous inspirant des pistes suivantes :
- La salade d’automne : ajouter des poires à ses salades de verdures, notamment avec un peu de verdure amère comme la chicorée ou le radicchio, est un vrai délice!
- Le potage : intégrer de la poire dans ses potages automnaux de courges, ou encore de navet, ou de panais, ajoute une note suave irrésistible.
- Le grilled cheese : poire et fromage font décidément un heureux mariage! En plus d’en servir avec vos plateaux, ajoutez-en des tranches fines dans vos grilled cheese, ou encore aux paninis au jambon avec un fromage à croûte fleurie.
- Le chutney : il est possible de cuisiner la poire en chutney acidulé, qui fera un excellent condiment dans un sandwich ou encore un bel accompagnement à une viande ou un tofu grillé ou braisé. Ce type de condiment vinaigré se congèle et se met en conserve pour une plus longue conservation ou pour faire de petits cadeaux gourmands.
Saviez-vous que… La poire est un des fruits parmi les plus riches en fibres? Une corde de plus à son arc!
Poires à boire
Que vous transformiez la poire pour en faire provision ou que vous la cuisiniez de différentes façons pour y faire honneur en saison, pourquoi ne pas accompagner la préparation ou la dégustation d’un alcool de poires local? Au Québec, plusieurs producteurs élaborent des boissons à la poire, des plus légers aux plus liquoreux. Il y en a de tous les types pour tous les goûts et toutes les occasions!
Savoureux temps des poires à tous!